Cette semaine, j’ai lu une nouvelle qui m’a fait réagir : un Suisse a été condamné pour «diffamation» pour avoir «liké» (aimé) des propos sur Facebook contre le président d’une association. Vous pouvez lire l’article en question ici! Cela m’a donné envie de vous parler du lien entre médias sociaux et vie privée.
À première vue, cela peut sembler incroyable : être condamné dans le monde « réel » pour des actions dans le monde « virtuel ». Seulement, le monde virtuel n’existe pas, sinon comme un autre moyen de communication dans le monde réel. Cela devrait être une évidence. Toutefois, chaque jour, des courageux en bobettes déversent leur fiel sur les médias sociaux en pensant profiter de l’anonymat. J’admets que ça me laisse perplexe.
Pourtant, chaque année, des gens perdent leur emploi pour des propos tenus sur Facebook ou sur d’autres médias sociaux. À Québec, on peut citer le cas de Jeff Fillion qui a perdu son micro après avoir tenu des propos inappropriés sur Twitter.
Médias sociaux et vie privée : deux exemples concrets
Médias sociaux et vie privée ne sont pas deux concepts distincts. Ou, dit plus directement, il n’y a pas de vie privée sur les médias sociaux. Plusieurs comportements ont un impact direct sur notre vie. En voici deux.
Situation numéro 1
Vous êtes en recherche d’emploi. Quand vous envoyez votre C.V., dites-vous que le premier réflexe des recruteurs sera d’aller voir vos différents comptes (particulièrement Facebook et LinkedIn). Faites le test et allez voir ce que ça donne au premier regard. Tant qu’à y être, profitez-en donc pour faire une recherche sur Google, vous pourriez être surpris de ce qui va en sortir. Si on voit principalement des photos de vous en train de faire la fête (ou, pire encore, si vous tenez des propos injurieux), ne vous questionnez pas pour savoir pourquoi vous ne recevez pas d’appels.
Situation numéro 2
Vous travaillez pour une entreprise. Vous avez un devoir de loyauté envers votre employeur… même sur les réseaux sociaux. En résumé, vous ne pouvez pas bitcher sur votre patron ou dévoiler des secrets commerciaux sur Facebook ou toute autre plateforme. Pour en apprendre plus sur le devoir de loyauté, je vous invite à lire ce texte éclairant.
Aimer est une prise de position
Revenons à notre Suisse de l’article de départ. J’en entends plusieurs dire que ce n’est qu’un Like, que ce n’est pas comme s’il avait tenu lui-même les propos. Eh bien, je ne suis pas d’accord avec eux. Aimer une page, une publication, une photo, c’est une prise de position. C’est une façon de dire « Je suis d’accord ».
Cela m’amène à deux constats. D’abord, sur le plan individuel, faites attention à ce que vous aimez, histoire que ça ne se retourne pas contre vous. Ensuite, pour ce qui est des entreprises, assurez-vous que les pages, les publications ou les photos que vous aimez ne rentrent pas en contradiction avec vos valeurs d’entreprise. Par exemple, je verrais mal une association contre la malbouffe aimer la page d’un fast-food spécialisé dans la nourriture hypercalorique. En effet, chacun de vos gestes en ligne vient bâtir l’histoire de votre entreprise. À ce titre, il importe d’être cohérent.
En terminant, je vous invite à lire cet article. Cela devrait vous redonner le sourire. En plus, c’est un excellent exemple de la dérive du concept développé dans le présent billet de blogue.