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Plusieurs entreprises veulent se démarquer en s’engageant dans une cause. Ça peut être un excellent coup de relations publiques, mais honnêtement pour chaque entreprise qui réussit à se démarquer de cette façon, il y en a une dizaine qui dépense temps et argent sans gagner de visibilité.

D’abord, avant de s’impliquer dans quelque cause que ce soit, il faut s’assurer que cela répond aux valeurs de notre entreprise. C’est important à plusieurs niveaux. Principalement, cela veut dire que la cause nous rejoint. Donc, au-delà de la visibilité que l’entreprise va gagner (ou non), on est heureux de donner du temps pour faire avancer les choses. Ensuite, cela vient renforcer l’image de notre entreprise. Par exemple, si une de vos valeurs importantes est celle des enfants, vous avez tout à gagner à vous joindre à une campagne pour aider les jeunes défavorisés par exemple.

Toutefois, ce n’est pas tout de choisir la bonne cause, il faut trouver une façon originale de le faire. On n’est plus dans une époque où une photo d’un propriétaire donnant un gros chèque à un organisme peut faire le tour des réseaux sociaux (à moins qu’il n’y ait quelque chose de plus qui rende l’image virale). Il faut trouver une approche qui va frapper l’imaginaire.

Le cas Dove

Depuis quelques années, Dove s’est positionné comme un défenseur de l’image de la femme. Avec la campagne « My beauty, my say », l’entreprise cherche à lutter contre les stéréotypes physiques. On s’entend, au-delà de la cause, c’est une grande campagne de relations publiques et de publicité. Toutefois, la visée marchande sous-jacente n’empêche pas (au contraire), d’apprécier les idées qui ont été mises de l’avant.

Pour la période des Jeux olympiques, Dove a adapté sa campagne en dénonçant les journalistes qui commentent le physique des athlètes plutôt que de leur réalisation sportive. Des panneaux numériques ont été installés à Toronto, New York et Los Angeles. On y affiche en temps réel les commentaires sexistes et négatifs des journalistes. Pour ajouter de la force au message, on présente une photo de l’athlète visée en arrière-plan et celle-ci s’efface pour laisser toute la place au commentaire. Une façon visuelle de démontrer qu’avec les commentaires sur les jambes, les fesses ou les seins d’une athlète, on en oublie l’individu qui réalise des performances sportives dignes de mention.

On peut aussi suivre la campagne en ligne ici.

Autre particularité : on invite les gens à écrire sur Twitter aux journalistes fautifs pour leur faire savoir que ce type de propos n’est plus accepté en 2016.

Qu’est-ce qui fait que cette campagne est efficace?

On s’entend, ce type de campagne demande des investissements importants et n’est pas adapté à toutes les bourses. Par contre, j’ai toujours cru que la meilleure façon de s’améliorer, c’est de regarder ce que font les meilleurs. Essayons donc de voir ce qui en fait une réussite. Qui sait, peut-être pourrons-nous en tirer des enseignements.

La grande force de cette campagne est que l’entreprise a choisi une cause qui a un lien avec son entreprise (après tout, Dove offre des services de soin pour le corps). Cette action est cohérente avec les autres activités de communication de l’entreprise. Le visuel (l’idée de l’athlète qui disparaît derrière les propos sexistes) est très fort. De plus, Dove a choisi une façon d’impliquer les gens en les invitant à poser des actions concrètes pour défendre ses valeurs. C’est un mode de pensée gagnant. De plus, la campagne est adaptée à l’actualité (dans le cas présent, les Jeux olympiques). Enfin, c’est une campagne pensée pour les médias sociaux : d’abord en invitant les gens à écrire sur Twitter, mais aussi en adoptant une approche de dénonciation qui s’approche du mode de pensée des gens sur Facebook, Twitter et autres médias.

Chaque fois que je parle de l’importance d’un plan de communication à un client, je vois le même regard effarouché. Je sais que dans le cerveau des gens, le plan de communication est quelque chose de lourd, de long, de fastidieux et, surtout, de coûteux. Pourtant, au contraire, c’est une façon d’économiser de l’argent. Comment? En réfléchissant avant de poser les actions, on s’assure que celles-ci sont plus efficaces.

Je vais essayer de donner un exemple clair. Voyons le plan de communication comme une carte routière. On y trouve notre point de départ et notre objectif. On a le choix entre différentes routes. Selon l’objectif, on ne choisira pas la même. Si on veut le chemin le plus rapide, on ne passera pas par le même chemin que si on doit arrêter à certains endroits en court de route ou encore si on veut prendre la route panoramique. Et, surtout, comme pour le plan de communication, c’est un guide. Le but de ce guide est de s’assurer de ne pas perdre notre objectif de route. Par contre, on peut toujours l’ajuster selon les envies ou les besoins du moment. Ce n’est pas un document coulé dans le béton, il évolue au fil du temps.

Qu’est-ce qu’on retrouve dans un plan de communication?

Chaque plan de communication comporte ses particularités, toutefois, il y a des éléments essentiels qui doivent s’y retrouver. Pour ce qui est de la longueur, pas besoin d’écrire un roman, juste de sortir les points essentiels. En fait, la réflexion qui conduit à l’écriture du plan de communication est plus importante que la rédaction proprement dite. Aussi, petit conseil, ça vaut la peine de segmenter sa planification. Au lieu d’avoir un plan global qui comprend toutes ses activités de communication, ça vaut la peine de développer des stratégies propres à nos différents publics ou nos différents services. Personnellement, je crois que ça prend un plan de communication pour chaque campagne.

Concrètement, voici une liste des éléments dont il faut tenir compte :

1-   Une analyse de la situation

C’est l’étape de la recherche, des données statistiques, bref c’est le moment de recueillir les informations nécessaires à l’élaboration de la stratégie. Il faut recueillir le plus d’informations possible sur son marché, son public cible, sur les promotions qui ont été faites dans le passé et sur leurs résultats.

2-   Les objectifs de la campagne

Cet élément est malheureusement souvent oublié. Il faut établir son ou ses objectifs (pas trop). Ceux-ci doivent être mesurables afin de pouvoir faire un suivi par la suite.

3-   Le public cible

À qui s’adresse la campagne de communication? Quelles sont les caractéristiques de ce groupe? Quels sont les meilleurs endroits pour le rejoindre? Est-ce qu’il y a un public secondaire? Ici, on va utiliser les données amassées lors de l’analyse de la situation.

4-   Les messages clés

Il devrait y avoir deux à quatre messages clés dans votre campagne de communication. C’est le moment d’identifier vos forces, vos qualités, votre avantage concurrentiel. Pourquoi les gens doivent faire affaire avec vous plutôt qu’avec vos concurrents? Sortez vos meilleurs arguments.

5-   Les tactiques et stratégies

On a un objectif, on connaît notre public cible, on sait ce que l’on veut lui dire. Reste maintenant à le faire. Quelles seront les actions concrètes qui seront posées pour atteindre notre objectif? Quels médias allons-nous utiliser? De quelle façon?

6-   Le calendrier de réalisation

Cette étape est souvent oubliée. Pourtant, c’est en créant le calendrier de réalisation (et en l’utilisant) que l’on rend le projet concret. Jusque-là, on a des idées, des projets. Mais il faut les concrétiser. On peut aussi placer un budget avec le calendrier de réalisation. Cela permet de faire le suivi.

7-   L’évaluation

Cette étape est essentielle. Si notre objectif est opérationnel et qu’on fait le suivi avec notre calendrier de réalisation, c’est facile à la fin de répondre à la grande question. Est-ce que ça a valu la peine? Ou, de façon plus concrète, est-ce que j’ai eu un retour sur l’investissement intéressant? Parce que c’est toujours ça le nœud du problème. Si j’investis 1000 $ dans une campagne de promotion et que j’en retire des profits de 10 000 $, ce n’est pas un problème. Mais jeter 100 $ dans le feu est complètement inutile.

Aussi, cela vaut la peine de se prendre des notes sur la façon d’améliorer les choses dans le futur. Cela va permettre d’être plus efficace dans notre prochaine campagne de communication.